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Table des matières
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Peut-on s'injecter soi-même le cabotégravir et la rilpivirine injectables à action prolongée ? | ||
Ces résultats ont été présentés au 24ème congrès international sur le sida (AIDS 2022), qui s'est tenu la semaine dernière à Montréal, au Canada, en mode virtuelle et en présentiel. Le cabotégravir injectable associé à la rilpivirine est le premier traitement antirétroviral complet qui ne nécessite pas la prise quotidienne de pilules. Actuellement, il implique deux injections distinctes dans la fesse, administrées par un prestataire de soins, ce qui nécessite des visites régulières à la clinique. La première étude a évalué la pharmacocinétique et la tolérance des doses standard de cabotégravir et de rilpivirine dans la face externe de la cuisse, qui pourrait permettre l'auto-administration. Après une période d'initiation du traitement par voie orale, une dose de 600 mg de cabotégravir et une dose de 900 mg de rilpivirine tous les deux mois ont été administrés à 15 personnes. Après les injections dans les cuisses, les concentrations du médicament chez les participants étaient bien supérieures aux niveaux actifs et se situaient dans la fourchette observée avec les injections dans les fesses. Les effets indésirables étaient fréquents, le plus souvent des réactions au site d'injection telles que des douleurs, un œdème, une rugosité ou une rougeur. La deuxième étude a évalué l'innocuité, la tolérance et la pharmacocinétique d'une formulation à haute concentration de cabotégravir. La formulation expérimentale est de 400mg/ml, soit deux fois plus de médicament actif que la formulation actuelle. Elle a été développée pour permettre une administration moins fréquente ou une auto-administration potentielle par injection sous-cutanée (sous la peau) ou dans la cuisse. L'étude comptait 88 participants. Après une période initiale de traitement par voie orale, deux injections mensuelles à différentes doses (200-600 mg) de la formulation de 400 mg/ml ont été administrées à quatre groupes, soit par injection intramusculaire dans la fesse ou la cuisse, soit par injection sous-cutanée dans l'abdomen. Une dose unique plus importante (800 mg) a été administrée à un cinquième groupe par injection dans la fesse afin d'explorer le potentiel d'une injection tous les trois mois. La formulation à concentration plus élevée a été absorbée plus rapidement, avec une demi-vie plus courte. L'administration toutes les quatre semaines a permis d'obtenir des concentrations plasmatiques se situant dans la fourchette observée avec la formulation standard. Les chercheurs pensent que des intervalles plus longs entre les doses nécessiteraient un volume de dose élevé jugé "peu pratique". Les participants à cette étude ont également eu des réactions au niveau du site d'injection, telles que des douleurs et des œdèmes, mais la plupart d'entre aux les ont jugées acceptables. Ces études pourraient contribuer à ouvrir la voie à l'auto-administration du cabotégravir associé à la rilpivirine pour le traitement du VIH ou du cabotégravir seul pour la PrEP, ce qui pourrait rendre le traitement du VIH à action prolongée et la PrEP injectable plus attrayants. | ||
Les risques de décès liés au COVID-19 sont toujours plus élevés pour les personnes séropositives au cours de la vague Omicron. | ||
L'année dernière, la même équipe a présenté les résultats d'une analyse mondiale, montrant que les personnes séropositives étaient plus susceptibles d'être admises à l'hôpital avec le COVID-19 et 30 % plus susceptibles de décéder après leur admission. L'analyse actualisée prend en compte les données jusqu'en mai 2022. Quatre-vingt-seize pour cent des données relatives aux personnes séropositives provenaient d'Afrique, principalement d'Afrique du Sud. La nouvelle analyse a révélé que les personnes séropositives avaient 51% plus de risques de décès à la suite de leur admission à l'hôpital pour COVID-19, par rapport aux personnes séronégatives. À l'exception de la tuberculose, qui était beaucoup moins fréquente chez les personnes séronégatives, la prévalence des affections sous-jacentes était similaire dans les deux groupes. Un taux de CD4 inférieur à 200 et une charge virale supérieure à 1 000 doublent les risques de décès à la suite d’une admission à l'hôpital par rapport aux personnes séronégatives. Un taux de CD4 supérieur à 200 et une charge virale réprimée étaient associés à une augmentation de 12 %. En 2020, pendant les vagues des variants Alpha et Beta de la pandémie, 24 % des personnes séropositives et 21 % des personnes séronégatives sont décédées à la suite d'une hospitalisation pour COVID-19. Les taux étaient similaires en 2021, mais ils ont divergé en 2022, lorsque Omicron a remplacé les variants précédents. Le taux de décès à la suite d'une hospitalisation est tombé à 8 % cette année là et jusqu'à aujourd'hui chez les personnes séronégatives, mais reste proche des 20 % chez les personnes séropositives. La Dr Silvia Bertagnolio, de l'OMS, a déclaré que la persistance d'un taux de mortalité élevé chez les personnes séropositives est probablement due à la faible couverture vaccinale en Afrique du Sud, dont proviennent la plupart des données. Elle a déclaré que les résultats de l'étude soulignaient l'importance d'un meilleur accès à la vaccination. Elle a également souligné l'importance d'une exposition limitée au COVID-19 chez les personnes séropositives, en particulier celles dont le taux de CD4 est inférieur à 200. Une étude distincte menée lors de la conférence a montré une association entre un faible taux de CD4 et une nouvelle infection par le COVID-19. | ||
Des programmes pilotes de réduction des méfaits en Afrique marquent des progrès | ||
Les personnes qui s'injectent des drogues sont touchées de manière disproportionnée par le VIH, puisqu'elles représentent 9 % de toutes les nouvelles infections au VIH dans le monde. En 2020, l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime a estimé à 950 000 le nombre de personnes s'injectant des drogues en Afrique, parmi lesquelles la prévalence du VIH et de l'hépatite C est respectivement de 11 % et 19 %. Les deux services essentiels de réduction des méfaits sont les programmes d'échange d'aiguilles et de seringues et les traitements de substitution aux opiacés (des médicaments pour réduire la dépendance et prévenir le sevrage). Les services peuvent être dispensés dans des centres d'accueil, des services mobiles, des cliniques, des services de proximité dirigés par des pairs et des services communautaires. Les lois et réglementations restrictives, ainsi que l'absence de données sur la prévalence, entravent l'élaboration de politiques et la prestation de services. En 2020, aucun pays dans cette région n'autorisait la possession de drogues et deux seulement disposaient de lois contre la discrimination des personnes qui en consomment. Maria Simbine, du ministère de la santé du Mozambique, a présenté un programme pilote de réduction des méfaits. Alors que la prévalence du VIH est de 13% dans la population générale du Mozambique, elle est de 31% chez les personnes qui s'injectent des drogues. Le programme distribue des aiguilles et des seringues, de la naloxone et organise des services de santé préventive au sein de la communauté, tout en orientant les patients vers des centres de traitement de la dépendance aux opiacés. Mme Simbine a fait remarquer que l'un des principaux défis rencontrés par les personnes concernées est la pénalisation, car leurs traitements sont interrompus lorsqu’elles sont arrêtées. Mary Mugambi, du ministère kenyan de la santé, a donné un aperçu de l'un des plus grands programmes du continent destiné aux personnes qui s'injectent des drogues. Au Kenya, les personnes qui s'injectent des drogues sont considérées comme une population clé dans la stratégie nationale. Leur prévalence du VIH est de 18,7%, alors qu'elle est de 4,9% dans la population générale. Les programmes d'échange d'aiguilles et de seringues ont débuté en 2010, suivis par le traitement soutenu par des médicaments en 2014. Environ 10 000 personnes se sont inscrites au traitement soutenu par des médicaments, avec un taux de rétention moyen de plus de 70 %. Le Dr Chris Akolo, de FHI 360, a présenté les résultats d'un projet mené au Nigéria, où 9 % de toutes les nouvelles infections au VIH concernent des personnes qui s'injectent des drogues. Les services différenciés pour cette population comprennent des centres d'accueil, des pharmacies communautaires et des pairs navigateurs. En deux ans, 15 816 personnes ont été dépistées pour le VIH, 1329 ont été diagnostiquées séropositives et toutes ont commencé un traitement contre le VIH. Environ 1302 ont poursuivi leur traitement contre le VIH, avec un taux de suppression virale de 97 %. Par ailleurs, 2841 personnes qui s'injectent des drogues ont commencé la PrEP. Dans tous les programmes, les communautés ont été impliquées non seulement en tant qu'utilisateurs des services, mais aussi en tant que concepteurs et exécutants. Kate Thomson, du Fonds mondial, a souligné que seuls dix pays d'Afrique avaient mis en œuvre des programmes d'échange d'aiguilles et de seringues et que huit seulement disposaient de services de traitement de substitution aux opiacés. Le leadership communautaire et un engagement significatif sont essentiels pour développer les services et les politiques de réduction des méfaits. | ||
On ne trouve pratiquement aucun dépistage, ni traitement des troubles de la santé mentale dans de nombreux centres de traitement du VIH. | ||
Les résultats d'une étude qui a recensé des informations sur les centres de traitement du VIH en Asie, aux Caraïbes, en Amérique latine, en Afrique, en Amérique du Nord et en Australie ont été présentés à AIDS 2022. Sur 223 sites de traitement du VIH dans 41 pays, 67 % se trouvaient en milieu urbain et 78 % dans des pays à revenu faible ou intermédiaire. Les cliniques urbaines et les cliniques des pays à revenu élevé étaient plus susceptibles de proposer des services de santé mentale. Les variations entre les régions étaient considérables. Par exemple, les cliniques d'Amérique latine et des Caraïbes proposaient un dépistage de la dépression (63%) et de l'anxiété (13%), mais aucun site n'a signalé de dépistage du TSPT. En Afrique de l'Est, le dépistage de la dépression (53%) et du TSPT (14%) était plus important que dans les autres régions africaines, mais le dépistage de l'anxiété était le plus faible (7%). Les troubles courants de santé mentale, notamment la dépression, l'anxiété et le TSPT, sont très répandus chez les personnes vivant avec le VIH et associés à des résultats médiocres pour le traitement anti-VIH. L'intégration du dépistage et de leur traitement dans les soins VIH peut améliorer la santé mentale, l'efficacité du traitement anti-VIH et la qualité de vie. En présentant les résultats, la Dr Angela Parcesepe a souligné l'absence de dépistage et de traitement des troubles de la santé mentale dans de nombreux centres de traitement du VIH en milieu rural et pédiatrique, notamment dans les pays à faible revenu, et a insisté sur la nécessité d'identifier et de mettre en œuvre des services pratiques et durables. | ||
Le traitement anti-VIH de deuxième intention coûte neuf fois plus cher que le traitement de première intention dans certains pays | ||
Cette analyse a examiné les données annuelles communiquées à l'ONUSIDA par les pays à revenu faible, moyen inférieur et moyen supérieur sur le volume de médicaments achetés en 2020 et le prix par boîtes des médicaments achetées. Les multithérapies ont été réparties en traitements de première et de deuxième intention sur la base des directives de traitement de l'Organisation mondiale de la santé pour 2021. Les traitements de deuxième intention étaient considérablement plus coûteux que les traitements de première intention, avec un prix presque trois fois plus élevé, par personne et par an. La variation des prix entre les traitements était particulièrement prononcée dans les pays à revenu moyen supérieur, le traitement de deuxième intention étant 8,79 fois plus cher que le traitement de première intention (1028 $ contre 117 $, respectivement). Le Brésil, la Thaïlande et la Russie font parties des pays à revenu moyen supérieur où l'épidémie de VIH est importante. L'Amérique latine est la région la plus exposée aux prix élevés des traitements de deuxième intention, puisqu'elle paie en moyenne 1494 $ par personne par an pour les traitements de deuxième intention, contre 179 $ pour les traitements de première intention. Bien que la disparité soit moins importante pour les pays à revenu faible et moyen inférieur, ils paient toujours trois fois plus cher, en moyenne, pour les traitements anti-VIH de deuxième intention que pour les traitements de première intention. Pour réduire les coûts des traitements de seconde intention, l'équipe de recherche recommande aux pays de se concentrer sur l'amélioration de l'adhésion au traitement afin d'aider les patients à rester sous traitement de première intention dans la mesure où cela ne présente aucun risque. Les gouvernements devraient également explorer les mécanismes permettant d'augmenter leur pouvoir d'achat, tels que les achats groupés. | ||
La réponse rapide aux réfugiés ukrainiens a permis la continuité de la prise en charge du VIH, mais des problèmes à plus long terme doivent être résolus | ||
Une enquête en ligne menée en mars 2022 auprès de spécialistes du VIH et des maladies infectieuses visait à comprendre l'impact de la guerre sur le continuum de soins du VIH pour les personnes déplacées et sur les programmes nationaux de lutte contre le VIH, notamment en Europe centrale et de l'Est. Il en ressort que les pays accueillant des réfugiés ukrainiens ont mis en œuvre des mesures rapides pour assurer la continuité de la prise en charge du VIH, notamment l'assurance maladie universelle (73 % des répondants), la suppression de la plupart des exigences administratives pour accéder au traitement du VIH (73 %) et la mise en place de consultations médicales le jour même (55 %) et de la distribution de traitements antirétroviraux (86 %). Dans l'ensemble, les données montrent que la suppression des obstacles à la prise en charge a eu un impact réel sur la continuité du traitement du VIH parmi les réfugiés d'Ukraine - ce qui constitue un modèle pour soutenir la santé de toutes les personnes qui fuient les conflits et d'autres dangers. Seule une minorité de personnes interrogées (18 %) a identifié les traumatismes psychologiques subis par les patients comme un obstacle à leur participation aux soins du VIH. Toutefois, lors d'une table ronde organisée par les médias sur l'impact de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, la détérioration de la santé mentale a été présentée comme un problème important et croissant pour les Ukrainiens dans leur pays et à l'étranger. | ||
aidsmapLIVE: Edition spéciale sur AIDS 2022Le lundi 8 August, NAM aidsmap a diffusé une édition spéciale de aidsmapLIVE sur AIDS 2022. Susan Cole de NAM aidsmap a discuté des actualités et des recherches présentées à AIDS 2022 avec des invités : La Dr Meg Doherty, directrice des programmes mondiaux sur le VIH, l'hépatite et les IST à l'Organisation mondiale de la santé ; la Professeure Linda-Gail Bekker, directrice exécutive de la Desmond Tutu Health Foundation ; la Dr Laura Waters, présidente de la British HIV Association ; Florence Anam, responsable de programme au Réseau mondial des personnes vivant avec le VIH (GNP+) et Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l’ONUSIDA. | ||
Analyse scientifique de Clinical Care OptionsParticipez à l'analyse scientifique des données présentées à AIDS 2022 grâce à des webinaires rapides d’experts, des résumés de capsules, des webinaires sur-demande, des diapositives et des commentaires de ClinicalThought, assurés par Clinical Care Options. | ||
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NAM's news coverage of AIDS 2022 has been made possible thanks to support from Gilead Sciences Ltd and ViiV Healthcare. |
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Traductions de Sylvie Beaumont | ||
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