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Table des matières
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Le dépistage et le traitement précoce réduisent les risques de cancer du canal anal chez les personnes séropositives | ||
Ces résultats ont été présentés cette semaine à la Conférence sur les rétrovirus et les infections opportunistes (CROI 2022). L'incidence du cancer du canal anal est plus élevée chez les personnes séropositives que dans la population générale. Comme pour le cancer du col de l'utérus, le papillomavirus humain (HPV) est responsable du cancer du canal anal. Le virus provoque des mutations cellulaires anormales qui peuvent évoluer vers une dysplasie précancéreuse (ou lésions malpighiennes intra-épithéliales de haut grade, ou HSIL) et un cancer invasif. Le dépistage et le traitement précoce ont considérablement réduit la prévalence et la mortalité du cancer du col de l'utérus, mais ces interventions ne représentent pas la prise en charge de norme pour les personnes à risque de cancer du canal anal. Ceci est dû, a expliqué le professeur Joel Palefsky lors de la conférence, à l’absence de preuves concernant leur efficacité L'étude ANCHOR (ou Anal Cancer HSIL Outcomes Research) a recruté des personnes séropositives âgées de 35 ans ou plus dans 15 villes américaines. Entre septembre 2014 et août 2021, 10 723 personnes ont fait un dépistage du HSIL par frottis anal (cytologie) et anuscopie à haute résolution. Si un HSIL était suspecté, une biopsie était faite. Un HSIL a été diagnostiqué chez plus de la moitié des individus (53 % des hommes, 46 % des femmes et 63 % des transsexuels), et 17 avaient un cancer du canal anal préexistant. Les participants présentant un HSIL ont été répartis au hasard pour soit suivre un traitement immédiat - le plus souvent des procédures utilisant l'électricité ou la chaleur pour éliminer les lésions – soit rester sous surveillance active avec dépistage tous les six mois. L'essai a été arrêté plus tôt que prévu en octobre 2021 après qu'une analyse intermédiaire ait montré que le dépistage et le traitement précoce conféraient un avantage clair. Un cancer du canal anal invasif a été diagnostiqué chez neuf personnes du groupe de traitement immédiat et 21 personnes du groupe de surveillance active, reflétant une réduction du risque de 57% dans le groupe de traitement. "Cette étude démontre pour la première fois que le dépistage et le traitement réduisent les risques de cancer du canal anal", a déclaré Palefsky. "Je pense que les données soutiennent l'inclusion du dépistage et du traitement dans la prise en charge de référence pour les personnes séropositives de plus de 35 ans." Bien que cette étude ait porté sur les personnes séropositives, les résultats seront probablement applicables à d'autres groupes présentant un risque accru de cancer du canal anal, notamment les hommes séronégatifs ayant des rapports sexuels avec des hommes, les femmes ayant des antécédents de cancer du col de l'utérus ou d'autres cancers liés au VPH, et les personnes immunodéprimées. | ||
La mise sous traitement très précoce des nourrissons pourrait-elle conduire à une rémission du VIH ? | ||
En 2013, un enfant surnommé " le bébé du Mississippi " avait maintenu une charge virale indétectable sans traitement antirétroviral pendant plus d'un an, après avoir commencé le traitement 30 heures après sa naissance. Cela avait fait naître l'espoir que les enfants seraient les premiers à bénéficier d'une "guérison fonctionnelle", dans laquelle le VIH est refoulé suffisamment pour ne pas revenir. Toutefois, dans ce cas, après 27 mois d’interruption du traitement, le VIH de la fillette est redevenu détectable. Depuis lors, les scientifiques ont identifié un plus grand nombre d'adultes considérés comme "contrôleurs post-traitement" et ont approfondi leurs connaissances sur leurs mécanismes de contrôle du VIH. Lors de la CROI 2022, le Dr Deborah Persaud, de l'université Johns Hopkins, a présenté les données d'une étude portant sur deux cohortes d'enfants. La première comprenait 34 enfants qui présentaient un risque élevé de VIH en raison du VIH non traité de leur mère et qui ont commencé un traitement antirétroviral dans les 48 heures suivant leur naissance, avant confirmation de leur infection. La deuxième cohorte comprenait 20 enfants qui avaient été dépistés et avaient commencé un traitement dans les 48 heures suivant leur naissance. Leur traitement antirétroviral comprenait de la névirapine, du lopinavir/ritonavir et deux inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse. Les enfants ont continué l'étude si leur charge virale était inférieure à 200 à 24 semaines et inférieure à 20 à 48 semaines. A la semaine 24, 75% de la première cohorte et 88% de la seconde cohorte avaient une charge virale inférieure à 200, tandis que 48% et 40%, respectivement, avaient déjà une charge virale inférieure à 20. À l'âge de deux ans, 10 des 12 enfants de la première cohorte et les sept enfants de la deuxième cohorte avaient perdu leurs anticorps contre le VIH. Sept enfants de la première cohorte et cinq de la seconde n'avaient pas d'ADN viral détectable. Ces caractéristiques suggèrent qu'en cas d'arrêt de traitement, ce groupe (près de 30 % des 54 enfants initiaux) pourrait également s'avérer être des contrôleurs post-traitement. L'équipe de Persaud étudie maintenant comment interrompre leur traitement en toute sécurité. | ||
Les interventions virtuelles stimulent l’utilisation des autotests en Inde | ||
En Inde, une personne sur quatre vivant avec le VIH ne connaît pas son statut sérologique et la pandémie de COVID-19 a eu un impact négatif sur la cadence des dépistages du VIH. Au cours du second semestre 2021, des travailleurs virtuels de proximité des populations clés sont entrés en contact avec 9691 adultes en Inde par le biais des applications de rencontre et des réseaux sociaux. Ils les ont orienté vers un site internet où un kit d'autotest du VIH pouvait être commandé. L'autotest pouvait être réalisé seul ou avec l'aide d'un travailleur de proximité lors d'un appel audio ou vidéo. Près d'un quart des personnes inscrites ont commandé un kit d'autotest du VIH et 92 % ont téléchargé le résultat de leur test. Toutes les personnes qui ont fait l'autotest se sont identifiées comme faisant partie des populations clés : 79 % d'hommes gays et bisexuels, 8 % de personnes transgenres, 11 % de travailleuses du sexe et 2 % de consommateurs de drogues injectables. L'étude fait état d'un taux de positivité de 5 % parmi les personnes qui ont opté pour un autotest (7 % chez les transgenres). Ce taux est nettement plus élevé que le taux de VIH dans la plupart des populations clés en Inde. Cependant, sur les 86 personnes dont le test était positif, seules 49 ont effectué un test de confirmation et 35 ont commencé un traitement antirétroviral. Dans une deuxième étude, des publicités payantes ont été utilisées dans le cadre d’une sensibilisation en ligne entre octobre 2019 et septembre 2021. 9355 adultes se sont vus proposer un test de dépistage du VIH dans un établissement de santé privé ou public. Les répondants étaient principalement des hommes gays et bisexuels (83%). Dans cette étude, les trois quarts (73%) des personnes dont le test était positif n'avaient jamais fait de test VIH auparavant. 73% ont fait un test de confirmation et 69 % ont été orientées vers le traitement antirétroviral. | ||
Les retards de croissance sont plus élevés chez les nourrissons exposés à l'efavirenz pendant la grossesse par rapport au dolutégravir | ||
Dans les pays où la prévalence du VIH est élevée, un nombre important d'enfants naissent de mères séropositives mais restent séronégatifs. Plusieurs études ont fait état de retards de croissance et d'autres problèmes de santé chez ces enfants. Il est difficile de démêler les effets de l'exposition au VIH, de l'exposition aux antirétroviraux et des circonstances sociales difficiles. L'essai a été conçu pour comparer l’innocuité et l'efficacité de trois régimes de traitement anti-VIH pour les femmes enceintes et allaitantes au Botswana, au Brésil, en Inde, en Afrique du Sud, en Tanzanie, en Thaïlande, en Ouganda, aux États-Unis et au Zimbabwe. Les 643 participantes ont été randomisées pour recevoir: dolutégravir (DTG), ténofovir alafénamide (TAF) et emtricitabine (FTC) ; ou DTG, fumarate de ténofovir disoproxil (TDF) et FTC ; ou efavirenz, TDF et FTC. Les nourrissons dont la taille par rapport à leur âge est inférieure de plus de deux écarts-types à la médiane établie par l'Organisation mondiale de la santé sont définis comme "chétifs". Un nombre significatif de nourrissons dans tous les groupes de l'étude présentaient un retard de croissance, ce qui dénote donc un problème répandu chez les enfants nés de femmes séropositives et dans la population de nombreux pays à revenu faible ou intermédiaire. Mais le retard de croissance était plus fréquent chez les nourrissons dont les mères prenaient de l'efavirenz (21%) que chez celles qui prenaient du dolutégravir, avec peu de différence entre les mères qui prenaient du dolutégravir avec du TDF ou du TAF (14% et 13%). De même, à la 50ème semaine, 11 % des nourrissons du groupe efavirenz avaient un poids insuffisant, contre 3 % et 6 % dans les deux groupes dolutégravir. Les chercheurs ont affirmé que la croissance du nourrisson est un autre facteur à prendre en compte lors du choix du meilleur traitement antirétroviral maternel possible pendant la grossesse et l'allaitement. | ||
PrEP en injection - le cabotégravir maintient son avantage sur cinq ans | ||
L'étude HPTN 083 a recruté 4 566 participants aux États-Unis, en Amérique latine, en Thaïlande et en Afrique du Sud. Ils ont été randomisés pour recevoir une injection de cabotégravir tous les deux mois (après cinq semaines de cabotégravir par voie orale) ou pour prendre une PrEP quotidienne par voie orale à base de fumarate de ténofovir disoproxil plus emtricitabine (TDF/FTC). Un participant sur huit était une femme transgenre ; deux tiers étaient âgés de moins de 30 ans au moment de leur entrée dans l'étude, et la moitié des participants américains étaient noirs. L'étude contrôlée par placebo et en aveugle a duré 3,4 ans. Des injections actives et des pilules factices, ou des injections factices et des pilules actives ont été administrées aux participants. Lorsque les résultats de l'étude ont été annoncés en mai 2020, les participants ont été informés du type de PrEP qu'ils avaient pris et ont pu continuer à la prendre. Quatre ans et demi de données sont maintenant disponibles et l'efficacité des injections de cabotégravir par rapport à la PrEP orale reste presque inchangée. L'investigateur principal, le professeur Raphael Landovitz, a indiqué qu'au cours de la première année de la phase ouverte, il y a eu 31 infections chez les personnes prenant du TDF/FTC et onze pour le cabotégravir. En combinant la phase en aveugle et la phase ouverte, 72 infections ont été enregistrées pour le TDF/FTC et 25 pour le cabotégravir, soit une efficacité globale de 66% d'infections en moins pour la PrEP injectable par rapport à la PrEP orale. Ce chiffre est à comparer aux 68% rapportés l'année dernière dans la partie de l'étude réalisée en aveugle. L'observance était plus faible dans la phase ouverte, pour les deux médicaments. Landovitz a qualifié de "remarquable" l'avantage constant et persistant de la PrEP en injection sur la PrEP orale. | ||
Les taux de vaccination contre le COVID-19 reflètent ceux de la population générale | ||
Evelynne Fulda, de l’Hôpital Général du Massachusetts, et ses collègues ont analysé les données des personnes participant à l'étude REPRIEVE. Il s'agit d'un essai international portant sur la prise de statines en stratégie de prévention des troubles cardiovasculaires chez les personnes séropositives âgées de 40 à 75 ans. L'équipe de recherche a examiné le nombre cumulé de personnes ayant fait au moins un vaccin COVID-19 de janvier à décembre 2021 parmi les 6951 participants actifs, en le comparant à la vaccination dans la population générale. Les taux de vaccination COVID-19 des personnes séropositives varient considérablement selon les régions. En décembre 2021, le taux d’acceptation était supérieur à 70 % dans toutes les régions, à l'exception notable de l'Afrique subsaharienne (48 %). À la fin de l'année, il était le plus élevé dans la région de l'Asie du Sud-Est (Thaïlande, 93 %), qui avait dépassé les régions à revenu élevé (États-Unis, Canada, Espagne). Les taux de vaccination étaient largement similaires entre les participants de REPRIEVE et la population générale dans chaque région et les disparités au sein de la cohorte reflétaient également certaines de celles observées dans la population générale. Le taux d'acceptation était plus élevé chez les participants de race blanche, y compris dans les analyses effectuées dans les régions à revenu élevé et en Amérique latine/Caraïbes. Fulda a conclu que les données de REPRIEVE mettent en évidence un risque potentiel de morbidité plus élevée du COVID-19 parmi les sous-groupes les plus vulnérables de personnes séropositives. | ||
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NAM's news coverage of CROI 2022 has been made possible thanks to support from Gilead Sciences Europe Ltd and ViiV Healthcare. |
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Traductions de Sylvie Beaumont | ||
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