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Table des matières
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Amélioration du traitement de la méningite à cryptocoques | ||
Une étude menée en Afrique subsaharienne a révélé qu'une seule dose élevée d'amphotéricine-B liposomale est aussi efficace que le traitement standard de la méningite à cryptocoques associée au VIH. L'étude a également montré qu’une seule dose élevée est beaucoup plus facile à administrer et qu’elle provoque beaucoup moins d'effets secondaires. Les résultats ont été présentés la semaine dernière au 11ème Congrès sur la science du VIH de la Société Internationale sur le SIDA (IAS 2021). Le champignon Cryptococcus provoque une infection opportuniste chez les personnes séropositives dont le taux de cellules T CD4 est inférieur à 100. L'infection conduit souvent à une méningite, une inflammation dangereuse de la membrane qui enveloppe le cerveau et la moelle épinière. La méningite à cryptocoques est une cause majeure de décès liés au sida, juste après la tuberculose. Le traitement standard nécessite une hospitalisation car l'amphotéricine-B est administrée par voie intraveineuse sur une période de 7 jours. L'administration du traitement en toute sécurité n'est pas possible dans certains pays à ressources limitées et son coût est prohibitif dans d'autres. Une petite étude avait déjà montré qu'une seule dose élevée d'amphotéricine-B était efficace chez les personnes séropositives lorsqu'elle était administrée dans une formulation "liposomale". C’est à dire que la molécule active est contenue dans de très petites particules ressemblant à de la graisse, plus facile à absorber pour l’organisme. La nouvelle étude a essayé cette méthode dans le cadre d'une étude plus vaste. Huit hôpitaux en Ouganda, au Malawi, au Zimbabwe, au Botswana et en Afrique du Sud ont recruté 814 participants atteints de méningite à cryptocoques associée au VIH. Les participants ont été randomisés pour recevoir soit le traitement standard (sept jours d'amphotéricine-B 1mg/kg par voie intraveineuse, avec de la flucytosine par voie orale, puis sept jours de fluconazole par voie orale à forte dose), soit le traitement expérimental (une dose de 10mg/kg de la formulation liposomale d'amphotéricine-B, avec de la flucytosine et du fluconazole par voie orale pendant 14 jours). Tous ont reçu le même traitement de consolidation et de maintien à base de fluconazole par voie orale. Le médicament de l'essai s'est avéré ne pas être inférieur en termes de mortalité à dix semaines et a présenté des avantages évidents en termes d’innocuité, notamment des taux d'anémie nettement inférieurs et un besoin moindre de transfusions sanguines. Cependant, l'accès à la formulation liposomale reste limité dans les pays à revenu faible et intermédiaire. Réagissant aux résultats de l'étude, Médecins Sans Frontières (MSF) a demandé à Gilead Sciences d'assurer un approvisionnement mondial adéquat et d’améliorer l’accès au prix le plus bas. | ||
Les jeunes femmes peuvent utiliser de manière efficace les anneaux vaginaux et la PrEP orale pour la prévention du VIH | ||
En janvier 2021, l'Organisation mondiale de la santé a recommandé l’utilisation de l’anneau vaginal, un dispositif en silicone qui libère lentement la dapivirine, un inhibiteur non nucléosidique de la transcriptase inverse, comme option de prévention supplémentaire pour les femmes très exposées au VIH. L'analyse des études précédentes en Afrique a montré que l'anneau et la PrEP orale (un médicament à prendre régulièrement en prévention du VIH) fonctionnaient bien pour les femmes lorsque l’observance était élevée, mais que de nombreuses femmes, en particulier les jeunes femmes, avaient des difficultés à utiliser ces méthodes systématiquement. Une étude menée en Afrique du Sud, en Ouganda et au Zimbabwe a recruté 247 adolescentes et jeunes femmes âgées de 16 à 21 ans. Un groupe devait utiliser l'anneau pendant six mois (un anneau par mois) puis passer à la PrEP orale (ténofovir disoproxil et emtricitabine) pendant six mois, tandis que le second groupe devait utiliser ces méthodes dans l'ordre inverse. Les participants ont bénéficié d'une aide à l'observance, notamment des rappels quotidiens par SMS, des contrôles hebdomadaires par SMS ou par téléphone, un accompagnement par des pairs, l’accès à des groupes de soutien et des conseils sur l'observance. Les résultats provisoires montrent que les deux méthodes sont généralement sûres et bien tolérées. L'analyse a montré que la moitié des utilisateurs de l'anneau l'ont laissé en place pendant un mois complet, alors que moins d'un quart des personnes ont pris au moins six doses par semaine de TDF/FTC. Une autre étude a montré que l'anneau et la PrEP orale étaient sûrs pour les femmes enceintes, une population jusqu'ici peu étudiée en ce qui concerne la prévention du VIH. Cette étude a recruté 150 femmes âgées de 18 à 40 ans au Malawi, en Afrique du Sud, en Ouganda et au Zimbabwe. Elles ont été assignées au hasard à l'anneau mensuel ou à la PrEP orale quotidienne, en commençant à la fin de la grossesse jusqu'à l'accouchement. Les deux méthodes de prévention se sont avérées sûres et les complications ont été peu fréquentes et comparables aux taux locaux. | ||
Une nouvelle approche thérapeutique à base de double anticorps contrôle partiellement le VIH chez les singes | ||
Les deux anticorps bloquent l'action de deux protéines anti-inflammatoires différentes, l'interleukine-10 (IL-10) et la PD-1. Un traitement antirétroviral a été administré à vingt-huit singes macaques rhésus, à partir de six semaines après l'infection à un variant du virus de l'immunodéficience simienne. Les singes ont été répartis en trois groupes. Dans le premier groupe, servant de contrôle, le traitement a été administré à huit singes jusqu'à la 77ème semaine de l’étude. Dans un second groupe, des anticorps contre l'IL-10 ont été administrés en perfusion à dix singes toutes les trois semaines à partir de la 65ème semaine. Les singes ont arrêté le traitement antirétroviral à la 77ème semaine, mais l'administration d'anticorps anti-IL-10 a été poursuivie jusqu'à la 85ème semaine. Dans un troisième groupe, des anticorps anti-IL-10 ont été administrés à 10 autres singes à la 65ème semaine, et on leur a également administré des anticorps anti-PD-1 à la 73ème semaine. Ils ont arrêté le traitement antirétroviral à la 77ème semaine, et les traitements aux anticorps ont été poursuivis jusqu'à la 91ème semaine. Lorsque les singes ont arrêté le traitement antirétroviral, le taux de rebond viral a été plus faible chez ceux qui recevaient les deux anticorps que chez les autres. Neuf singes sur dix ont atteint une charge virale indétectable pendant qu'ils recevaient les anticorps. Le traitement à base de double anticorps pourrait ouvrir la voie à une plus grande variété de vaccins expérimentaux contre le VIH. | ||
La réponse immunitaire au SRAS-CoV-2 des personnes séropositives est adéquate | ||
Selon deux études présentées à l'IAS 2021, les personnes séropositives sous traitement antirétroviral montrent des signes de réponses immunitaires étendues contre le SRAS-CoV-2, le virus qui cause la COVID-19. Cette capacité d’immunité naturelle augure bien pour une bonne réponse aux vaccins contre la COVID-19. Des chercheurs espagnols ont évalué les réponses immunitaires de onze personnes séropositives et 39 personnes séronégatives qui s'étaient rétablies de la COVID-19. Ils ont examiné l'immunité humorale (la réponse en anticorps) et l'immunité cellulaire (les réponses des lymphocytes B et T). Toutes les personnes séropositives étaient sous traitement antirétroviral avec un taux de cellules T CD4 compris entre 284 et 1000. Presque toutes les personnes séronégatives (94 %) et 73 % des personnes séropositives avaient des anticorps IgG SRAS-CoV-2 détectables à trois mois. Toutes les personnes atteintes de COVID-19 grave avaient des anticorps, mais 60% des personnes séropositives atteintes de COVID-19 léger n'en avaient pas. Le taux d'anticorps diminuent généralement avec le temps, mais les lymphocytes B à mémoire peuvent en fabriquer de nouveaux si le virus est à nouveau présent. Dix des personnes séropositives avaient des lymphocytes B à mémoire capables de produire des anticorps contre la protéine Spike (ou de spicule) du SRAS-CoV-2 à six mois, y compris celles qui n'avaient pas d'anticorps IgG détectables. Ces résultats suggèrent que les personnes séropositives développent une "immunisation naturelle" comparable à celle des personnes séronégatives après la guérison du COVID-19, ont conclu les chercheurs. Dans une autre étude, une équipe argentine a évalué l'immunité contre le SRAS-CoV-2 chez 21 personnes séropositives et 21 personnes séronégatives qui s'étaient remises du COVID-19. Les chercheurs ont mesuré les niveaux d'anticorps IgG anti-SRAS-CoV-2 et leur efficacité contre la souche originale (de type sauvage) du SRAS-CoV-2, et ont évalué les réponses des cellules T spécifiques au SRAS-CoV-2. Ils ont constaté que 75 % des personnes séropositives et 85 % des personnes séronégatives présentaient des anticorps anti-SRAS-CoV-2 détectables. Tous les participants présentaient des signes d'immunité cellulaire contre le SRAS-CoV-2, même si les réponses du groupe séropositif étaient plus faibles et moins étendues. Chez les personnes séropositives, un taux de CD4 préservé est apparu comme un facteur clé pour obtenir de meilleures réponses en anticorps avec une capacité de neutralisation plus élevée, ce qui suggère que le traitement antirétroviral permet non seulement de contrôler le VIH mais aussi de mieux contrôler d'autres infections. | ||
Le chemsex est en hausse en Thaïlande et dans d'autres pays asiatiques | ||
La consommation de drogues sexualisées, ou chemsex, est en forte augmentation chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) et les femmes transgenres séropositives en Thaïlande. Le nombre de personnes signalant avoir consommé de la méthamphétamine par injection a augmenté de 16 points de pourcentage entre 2009 et 2019, a-t-on appris à IAS 2021 la semaine dernière. Le chemsex était fortement associé à d'autres infections sexuellement transmissibles (IST), notamment l'hépatite C. Une étude en cours à Bangkok recrute des HSH et des femmes transgenres qui viennent de recevoir un diagnostic d’infection aiguë de VIH. Un total de 604 participants ont été recrutés entre 2009 et 2019. L'âge médian à l'inclusion était de 26 ans et 98 % d'entre eux s’identifiaient comme étant des hommes. En comparant les rapports de référence des participants s’inscrivant à l'étude avant ou après 2017, ceux recrutés plus récemment étaient significativement plus susceptibles de déclarer prendre des stimulants de type amphétamine (33% contre 21%), y compris de la méthamphétamine (30% contre 19%). Ils étaient également beaucoup plus susceptibles de s'injecter à la méthamphétamine (20 % vs 4 %). Les données issues d’enquêtes régulières ont montré que les participants qui consommaient des drogues récréatives étaient environ trois fois plus susceptibles de contracter l'hépatite C ou la syphilis, et près de huit fois plus susceptibles d’avoir une gonorrhée. Ceux qui déclaraient s'injecter à la méthamphétamine étaient 28 fois plus susceptibles d'avoir des rapports sexuels en groupe et plus de quatre fois plus susceptibles d'avoir une co-infection à l'hépatite C. Le Dr Stéphane Wen-Wei Ku de l'hôpital de la ville de Taipei à Taïwan a également noté lors du congrès que les données de Taïwan, du Vietnam, de la Thaïlande, de la Malaisie, de Singapour et du Japon suggèrent que le chemsex ne se limite pas aux pays occidentaux où il est le plus souvent étudié. Il a souligné l’importance de l’intégration des services de santé sexuelle avec les services de toxicomanie et de l’adoption d’une approche de réduction des risques s’appliquant à la fois à la consommation de substances et à la prévention du VIH et autres IST. | ||
Une nouvelle génération d'études sur les vaccins contre le VIH | ||
Si la recherche sur les vaccins contre le VIH avait bénéficié du même type de financement que celui consacré à COVID-19 au cours des 18 derniers mois, a-t-elle déclaré, nous aurions pu réaliser beaucoup plus d’études simultanées sur des concepts différents. Ce financement aurait encouragé l'industrie pharmaceutique à s'impliquer davantage et à utiliser sa capacité à mener des essais de grande envergure et à fabriquer des produits efficaces à grande échelle. Deux essais d'efficacité de phase III d'un vaccin préventif du VIH sont en cours, le HVTN 705 (Imbokodo) chez les femmes africaines et le HVTN 706 (Mosaico) chez les hommes gays et bisexuels et les femmes transgenres. Le vaccin candidat vise à renforcer la réponse immunitaire en contenant des antigènes provenant de nombreux sous-types viraux. Même si les résultats des études sont encore négatifs, il y a une prolifération d'études précliniques en cours sur d'autres concepts. Il s'agit notamment de onze études sur l'homme portant sur des combinaisons d'anticorps largement neutralisants (bNAbs). La plupart sont en phase I (innocuité et immunogénicité), mais deux sont déjà en phase II (dosage et efficacité préliminaire). | ||
Autres nouvelles à IAS 2021 | ||
Pour tous nos reportages sur IAS2021 et nos bulletins, visitez nos pages dédiées au congrès | ||
Entretiens vidéos à IAS 2021NAM aidsmap a interviewé cinq chercheurs à IAS 2021 à propos des études clés qu'ils ont présentées à la conférence. Dans ces interviews, Roger Pebody s'entretient avec : Le professeur Jean-Michel Molina (au sujet du lénacapavir injectable pour les personnes atteintes de VIH multirésistant); le professeur Samir Gupta (au sujet du lénacapavir injectable pour les personnes commençant un traitement contre le VIH); le Dr Silvia Bertagnolio (sur la COVID-19 chez les personnes séropositives); le Dr Maggie Czarnogorski (sur l’approvisionnement des traitements anti-VIH injectables) et le Dr Lulu Nair (sur les anneaux vaginaux et la PrEP par voie orale). | ||
aidsmapLIVE: Edition spéciale sur IAS 2021Le lundi 26 juillet NAM aidsmap a diffusé sur ses pages Facebook et Twitter une édition spéciale de aidsmapLIVE dédiée à IAS 2021. Susan Cole a débattu de l’actualité et des recherches présentées à l'IAS 2021 avec en invités : Dr Meg Doherty, directrice des programmes mondiaux sur le VIH, l'hépatite et les IST à l'Organisation mondiale de la santé; Dr Laura Waters, présidente de la British HIV Association ; Phelister Abdalla, coordinateur national de la Kenya Sex Workers Alliance ; et Dr Christoph Spinner, rapporteur de l'IAS 2021 et responsable de l'information médicale à l'hôpital universitaire Rechts der Isar, en Allemagne. | ||
Analyses scientifiques de Clinical Care OptionsClinical Care Options était le fournisseur officiel d'analyses scientifiques en ligne pour la conférence IAS 2021 grâce à ces résumés de capsules, de diapositives téléchargeables, de webinaires rapides d'experts et des commentaires de ClinicalThought. | ||
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NAM's news coverage of IAS 2021 has been made possible thanks to support from Gilead Sciences Europe Ltd and ViiV Healthcare. |
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Traductions de Sylvie Beaumont | ||
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